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mercredi 13 juin 2018

"Pompes funèbres et couches-culottes" de Fred Esterel - Disponible en version brochée

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Qui a dit que seules les mamans se préparent à l'arrivée de bébé ?

Dans ce roman à l'humour décapant, Fred Esterel dévoile ici ce que les papas pensent tout bas. Et pas avec n'importe quel papa!

Pierre, croque-mort de profession, se voit investi d'une des missions les plus importantes de sa vie: élever un enfant.
Avec l'aide de sa douce Juliette, Pierre nous fait vivre avec humour son quotidien. Tout y passe: les petits pots, les couches, le doudou et même la mamie!

Entre humour et tendresse, vivez la paternité au côté de Pierre, fraîchement nommé "papa".

Un livre à lire absolument !

Illustration: François Boucq

Version brochée:

ISBN: 978-2-37446-034-5
Prix de vente: 13,50 €

Disponible chez votre libraire.

Ebook:

ISBN: 978-2-37446-033-8
Prix numérique: 3,99 €

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mardi 15 novembre 2016

"Apologie de Socrate" de Platon #Chronique

Titre: Apologie de Socrate
Auteur: Platon
Publication: IVème siècle avt JC

L'apparition, dans cette chronique littéraire, d'un ouvrage philosophique pourrait surprendre. Néanmoins, le style employé par Platon pour retracer le procès de Socrate est assez singulier. En effet, à l'exception de trois ou quatre répliques extérieures, le texte est un long monologue de Socrate. Ne serait-ce que pour cette unique raison de style, il nous semblait que ce livre pouvait prendre part dans cette chronique. Cette précision étant apportée, de quoi s'agit-il ?

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Socrate, un des philosophes grecs les plus célèbres de l'histoire, avait une manie assez étrange. Il n'écrivait pas de livre : il préférait discuter avec différentes personnes rencontrées dans la rue afin d'éprouver sa méconnaissance des sciences et des affaires du monde. Persuadé qu'il ne savait rien, il restait dubitatif face à la déclaration de l'oracle de Delphes : "Socrate est le plus savant des hommes." Il se rendait donc près des plus illustres spécialistes de son temps et leur posait des questions sur leur art. Ces derniers, au terme d'un dialogue reproduit par Platon, se retrouvaient confondus dans leurs propres contradictions. Immanquablement, chacun de ses dialogues est l'occasion de découvrir une méthode d'exploration philosophique sur différents thèmes... Aujourd'hui, ses dialogues pourraient trouver place dans une collection que j'intitulerais volontiers "la philosophie en s'amusant." Or, au froncement des sourcils du lecteur circonspect que j'imagine en train de me lire, je me permets d'ajouter que le terme "en s'amusant" n'est pas galvaudé, tant l'humour est présent chez Socrate. Inévitablement, ses interlocuteurs finissaient humiliés.

Après plusieurs années passées à commercer avec le "tout-venant spécialisé", Socrate finit par générer des inimitiés particulièrement fortes dans la population. Il en résulta une double accusation d'un certain Mélétos :

  • Socrate ne croit pas aux dieux d'Athènes;
  • Socrate corrompt la jeunesse;


Ces accusations - très graves pour l'époque - seront examinées par 500 juges. "L'apologie de Socrate" retrace sa défense ("apologie" en grec ancien traduit le fait de se défendre d'une accusation) et sa condamnation. Ce texte, outre ses qualités historiques et philosophiques, nous place dans la situation des juges. La distinction des différentes parties nous permet de prendre le temps de décider si les accusations contre Socrate sont fondées ou non. On prend ensuite connaissance de ce qu'ont décidé les juges. Au-delà de l'humour développé par Socrate pendant son procès, beaucoup d'émotions transparaissent.

Ce livre, très court au demeurant, est incontournable pour qui veut découvrir une figure mythique de la philosophie antique et revivre les minutes palpitantes d'un des plus grands procès de l'Histoire. Nous attirons votre attention sur l'émission "Les nouveaux chemins de la connaissance" du 14 novembre 2016 à 10h00 qui porte sur cet épisode de la vie de Socrate.

Bonne lecture!

Romain

mardi 15 mars 2016

"Orgueil et Préjugés" de Jane Austen #chronique

Titre Orgueil et Préjugés
Titre original Pride and Prejudice
Auteur Jane Austen
Publication 1813

Orgueil et Préjugés est le roman le plus connu de Jane Austen. Il raconte l'histoire de Mr. et Mme Bennet et de leurs cinq filles : Jane, Elizabeth, Mary, Catherine et Lydia. Cette famille appartient à la classe sociale de la petite bourgeoisie campagnarde. Le mariage des enfants représente le seul espoir de s'élever socialement et financièrement. Nous sommes ainsi amenés à suivre les quêtes amoureuses des filles Bennet et plus particulièrement celle d'Elizabeth. Mais loin de se concentrer sur une histoire de coeur, Orgueil et Préjugés fait également preuve de beaucoup d'humour et de rebondissements, tout en dressant un portrait de la société anglaise de l’époque.

Publiée en 1813, la première version de l’ouvrage s’intitulait First impressions ; titre éloquent puisque le sujet traite bien du décalage entre les premières impressions et la connaissance, entre les préjugés et l’approfondissement, entre l’orgueil et l’humilité. C’est avec humour que l’auteur évoque la pression pesant sur les femmes de l’époque de prendre un mari, et la pression sociale du jeu des rangs et des mésalliances.

Les personnages sont d’ailleurs les meilleurs outils pour nous faire apprécier le tableau. N’oublions pas la description des parents de la famille Bennet :

Mr. Bennet était un si curieux mélange de vivacité, d’humeur sarcastique, de fantaisie et de réserve qu’une expérience de vingt-trois années n’avait pas suffi à sa femme pour lui faire comprendre son caractère. Mrs. Bennet elle-même avait une nature moins compliquée : d’intelligence médiocre, peu cultivée et de caractère inégal, chaque fois qu’elle était de mauvaise humeur elle s’imaginait éprouver des malaises nerveux. Son grand souci dans l’existence était de marier ses filles et sa distraction la plus chère, les visites et les potins.

Le dialogue est un élément important qui nous permet d’apprécier la réflexion faite par l’auteur à travers, notamment les pensées d’Elizabeth et ses conversations caustiques avec Mr. Darcy. Chez Jane Austen, c’est tout un art !

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas parce que l’œuvre a été écrite au siècle dernier qu’elle n’en est pas moins intéressante. L’auteur manie avec brio les rebondissements donnant ainsi l’envie de continuer de lire jusqu’à découvrir enfin le dénouement.

Ce que j'ai particulièrement aimé dans ce livre de Jane Austen, c'est qu'il n’avait pas besoin de grandes explications psychologiques pour nous faire comprendre le caractère de ses personnages et les rapports qu’ils entretiennent entre eux. Son écriture est subtile car elle est simple, imagée et pleine de sens.

Si vous ne l’avez pas déjà lu, je vous le conseille vivement ! C’est une œuvre pleine d’humour et de sentiments.

Bonne lecture!

Pauline

mardi 24 novembre 2015

"Vipère au poing", Hervé Bazin #chronique

Titre Vipère au Poing
Auteur Hervé Bazin
Date de la première parution 1948

« La Belle Angerie » ? Un nom splendide pour séraphins déchus, pour mystique à la petite semaine. Disons tout de suite qu’il s’agit d’une déformation flatteuse de la « La Boulangerie »

Le décor est posé.

Jean Rezeau, 10 ans, dit Brasse-Bouillon livre un combat impitoyable contre Folcoche, une femme cruelle, sadique, radine, une mégère, sa mère. « Vipère au poing » est un roman sur la maltraitance et l’enfance difficile. L’histoire commence avec la capture et la mise à mort d’une vipère, comme une prémonition sur ce qui va suivre. Les 3 garçons vont devenir les souffre-douleur de leur mère. Le père, lâche, ne se rebelle qu’une seule fois : « Mais enfin Paule, vous allez nous foutre la paix »

Vipère au poing, c’est l’autobiographie d’Hervé Bazin. D’ailleurs entre le roman et la véritable famille d'Hervé Bazin, les prénoms et noms des personnages sont souvent à peine modifiés. Ce combat de chaque instant va nourrir Jean/Hervé qui jamais ne se pose en victime mais toujours en guerrier. Il déteste qu’on le plaigne. Ce roman connaît un immense succès après-guerre et est suivi de nombreux autres, comme La Mort du petit cheval, puis Cri de la chouette qui décrivent, avec un certain naturalisme et un art du portrait psychologique, les mœurs de son époque.

Le livre est dur, Folcoche détestable, Jean courageux. Je vous dirais bien de ne pas le lire tellement l’histoire est affreuse, mais cette transformation de la haine en énergie positive vaut vraiment la peine d’être lue… quand même.

Natalie

mardi 3 novembre 2015

"Germinal", Emile Zola #chronique

Germinal est paru en 1885, il est le 13ème roman de la série des Rougon-Macquart. Etienne Lantier, le héros est sans travail. Il a giflé son patron et, sans autre choix possible, part dans le Nord pour être embauché dans les mines de charbon. Il découvre les conditions effroyables de travail. Et comme un beau roman ne le serait pas sans un fond d'histoire d'amour, il tombe amoureux de Catherine. Un amour impossible, semble-t-il.

Il s'agit d'un roman naturaliste. C'est en pleine envolée des actions minières que Zola décrit le capitalisme charbonnier dans le Nord. Alors que les patrons décident de baisser les salaires, les ouvriers luttent et rêvent d'une société plus égalitaire. C'est l'histoire de combats acharnés, violents et sans concession contre une société injuste. Et qu'a-t-on à perdre quand on n'a plus rien : rien. Les ouvriers se retrouvent face aux soldats et... Ce roman n'est pas sans rappeler les grands mouvements de l'histoire qui ont fait avancer les droits. Il est évidemment à conseiller à tous, que ce soit pour se replonger dans ce que fut le monde du capitalisme à ses prémisses ou pour faire découvrir aux jeunes générations que le monde dans lequel ils vivent n'a pas toujours été aussi "confortable."

Aujourd'hui, le bassin minier, théâtre du livre, est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Quel meilleur hommage, et je pèse ce mot pour cet homme, écrivain, journaliste et politique engagé. Un homme de tous les combats, celui de l'affaire Dreyfus, admirable et, faut-il le préciser, que j'admire.

Natalie

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